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Qu’est-ce qu’un amortissement et comment le calculer ?

Comptabilité, social et juridique

Dernière mise à jour le · 4 min

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Dans une entreprise, chaque bien perd de sa valeur avec le temps. Grâce à l’amortissement, vous pouvez lisser cette perte et préserver l’équilibre de vos comptes. Découvrez comment ce mécanisme fonctionne, de quels biens il s’applique, et la manière de calculer cette charge annuelle.

Qu’est-ce qu’un amortissement ?

L’amortissement correspond à la perte de valeur d’un bien d’investissement, appelée également immobilisation, au fil du temps. Cette dépréciation s’explique par plusieurs raisons : l’usure, l’obsolescence technologique, ou encore des modifications des besoins de l’entreprise. Comptablement, l'amortissement permet donc de prendre en compte cette baisse de valeur en la répartissant sur plusieurs années, de façon à éviter une charge trop importante l'année de l'achat. Au lieu de constater une dépense unique, l’amortissement fractionne le coût d’acquisition sur toute la durée de vie estimée du bien.

L'intérêt de l’amortissement est double : il permet d’avoir une vision plus juste de l’état du patrimoine de l’entreprise, mais aussi d’alléger la charge fiscale, car les montants amortis sont déductibles des résultats. Cela signifie qu’une entreprise peut réduire ses impôts en appliquant un amortissement chaque année pour ses immobilisations, ce qui optimise sa fiscalité et sa gestion financière.

Est-ce que toutes les immobilisations sont amortissables ?

Tous les biens acquis par l'entreprise ne sont pas nécessairement amortissables. Seules les immobilisations dites "corporelles" et "incorporelles" peuvent faire l'objet d'un amortissement, sous réserve de certaines conditions. En règle générale, un bien est amortissable s’il répond à trois critères principaux : il est destiné à être utilisé durablement (au moins un an), il subit une perte de valeur avec le temps, et il est nécessaire à l’activité de l’entreprise.

Les biens concernés incluent ainsi :

  • Les immobilisations corporelles comme le matériel informatique, les véhicules, le mobilier, et les bâtiments.

  • Certaines immobilisations incorporelles telles que les brevets, licences ou logiciels informatiques.

En revanche, les terrains sont un exemple typique de bien non amortissable. La raison est simple : les terrains ne perdent pas de valeur dans le temps et peuvent même, dans certains cas, prendre de la valeur. Par ailleurs, les stocks, qui représentent des biens destinés à être vendus, ne sont pas non plus amortissables car leur coût est pris en compte dès la vente.

Quelle est la durée d’un amortissement ?

La durée d’amortissement dépend de la nature du bien, mais également des estimations de sa durée de vie. Par exemple, un ordinateur ou un matériel électronique est souvent amorti sur une durée de trois à cinq ans, car la technologie évolue rapidement et ces équipements deviennent rapidement obsolètes. En revanche, un bâtiment peut être amorti sur vingt à cinquante ans, selon son usage et les normes en vigueur. Ces durées sont appelées les "durées d’amortissement fiscales", fixées par l’administration fiscale, et doivent être respectées par les entreprises pour éviter tout redressement fiscal.

La date de début de l’amortissement correspond au moment où l’immobilisation est prête à être utilisée. Autrement dit, l’amortissement commence dès que l’entreprise peut tirer parti du bien, et non à la date d'achat. Par exemple, si une entreprise achète une machine en décembre, mais ne la met en service qu'en février de l'année suivante, l'amortissement débutera en février.

Comment calculer les amortissements ?

Il existe plusieurs méthodes pour calculer les amortissements, chacune ayant ses spécificités et ses avantages. La méthode la plus courante est l’amortissement linéaire, qui consiste à répartir la valeur du bien de manière égale chaque année sur sa durée de vie. Cette méthode est simple, largement utilisée, et permet une charge constante, facilitant ainsi la prévision budgétaire.

Par exemple, si une entreprise achète un bien d'une valeur de 10 000€ avec une durée d’amortissement de cinq ans, l’amortissement linéaire consiste à diviser le coût d’acquisition par le nombre d’années d'utilisation. Cela donne ici : 10 000€ / 5 = 2 000€ par an. Chaque année, l’entreprise déduit 2 000€ de sa valeur pour refléter la dépréciation du bien, jusqu’à atteindre une valeur nulle ou résiduelle au bout de cinq ans.

Une autre méthode couramment utilisée est l’amortissement dégressif, qui permet de comptabiliser une charge plus élevée au début de la durée de vie du bien. Cette méthode est particulièrement utile pour des biens qui perdent de leur valeur rapidement, comme le matériel informatique. Dans ce cas, un coefficient est appliqué à l’amortissement pour obtenir un pourcentage plus important les premières années. Cette approche est plus complexe mais elle offre une meilleure image de la valeur réelle du bien, en réduisant plus fortement la valeur comptable au début.

Que signifient les dotations aux amortissements ?

Les dotations aux amortissements représentent le montant comptabilisé chaque année pour tenir compte de la dépréciation d’un bien amortissable. En pratique, elles permettent à l’entreprise d’étaler le coût de son investissement sur plusieurs exercices, en intégrant une partie de cette charge dans ses comptes annuels. Cette dotation réduit ainsi le résultat imposable, car elle est déductible, ce qui peut alléger la fiscalité de l'entreprise. Les dotations sont enregistrées en fin d’exercice et reflètent la part de valeur du bien « consommée » au cours de l’année, offrant une image fidèle de la valeur actuelle de l’actif dans le bilan.

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